Julien Courbet sur l’arrivée de Cyril Hanouna sur W9 : « Je comprends les inquiétudes mais en revenant au divertissement, il a complètement sa place dans le groupe M6 »
Julien Courbet, qui animera un nouveau numéro de « Capital » ce dimanche 29 juin 2025, a accordé une longue interview à Puremédias dans laquelle il analyse l’arrivée décriée au sein du groupe M6 de son ancien patron, Cyril Hanouna.
Julien Courbet et Cyril Hanouna sur C8. © C8
Ils ont travaillé ensemble sur D8 puis C8 entre 2014 et 2018. Sept ans plus tard, Julien Courbet et Cyril Hanouna, désormais tous deux animateurs du groupe M6, apparaîtront de nouveau sur la même photo de rentrée. Après avoir passé en revue sa riche carrière dans les médias, Puremédias a demandé au présentateur de « Capital », « Ça peut vous arriver » et « Appel à témoins » quel regard il portait sur l’arrivée – décriée – de son ancien patron sur W9.
Propos recueillis par Ludovic Galtier Lloret
L’annonce de l’arrivée de Cyril Hanouna dans le groupe M6, précisément sur W9 et Fun Radio, a heurté les journalistes de RTL et M6. Karine Le Marchand a mis sa démission dans la balance avant de se raviser. Comment percevez-vous son recrutement ?
Je lui souhaite bonne chance et cela ne me pose pas l’ombre d’un problème. Je comprends évidemment les inquiétudes. S’il venait pour faire de la politique, il y aurait certainement les rédactions de RTL et M6 qui s’y opposeraient. Mais en revenant au divertissement, il a complètement sa place dans le groupe. Puis, là où je suis ravi, c’est que je suis quelqu’un de plutôt assez discret. Je ne vous harcèle pas pour que vous fassiez des interviews de moi. Il va donc prendre toute la lumière. Génial ! Pendant que vous serez en train de lui poser toutes les questions, je pourrais aller promener mon chien et courir dans la forêt au Cap-Ferret. S’il fait du divertissement, c’est bon pour le groupe. Ce qu’il ne faut pas oublier, c’est que si Cyril Hanouna marche, tout le monde va en profiter. Il faut une locomotive.
Le retour au divertissement de Cyril Hanouna suffit-il à balayer d’un revers de la main les amendes records infligées à C8 par l’Arcom, ou le manque de « mesure » et d »honnêteté’ dont l’animateur a fait preuve dans ses émissions sur Europe 1 ?
Vous savez, je n’en sais pas plus que vous. Ne croyez pas que je fais des réunions sur Cyril Hanouna. Personne ne m’a demandé mon avis et heureusement, personne ne me le demandera. J’ai cru comprendre que ce serait du divertissement, de la rigolade, le fameux « Touche pas à mon poste ! » que j’ai connu et que j’ai animé moi-même le vendredi et qui m’a offert les plus grands fous rires de ma vie télévisuelle. Si on revient à cela, c’est génial pour tout le monde.
Aujourd’hui, quelle relation entretenez-vous avec lui ?
Nous nous écrivons un petit texto de temps en temps. Il m’écrit « Ma petite caille, comment tu vas mon chéri ? ». Parfois, il m’appelle sans raison particulière. La dernière fois, il faisait un séminaire avec toute son équipe. Il y en a un qui a dû prononcer mon nom en disant « Tiens, tu t’en rappelles ? ». Et il a fini par m’appeler sur haut-parleur. Un autre jour, il m’a appelé pour avoir des nouvelles de « Sans aucun doute » (émission présentée par Julien Courbet entre 1994 et 2009 sur TF1 puis entre 2013 et 2014 sur TMC, ndlr), il devait avoir une idée derrière la tête (rires). Voilà, on se passe donc des petits coups de fil mais on ne se voit pas, on ne déjeune pas ensemble. Mais notre relation est hyper cordiale…
« J’ai plus souffert avec Jacques Martin qu’avec Cyril Hanouna »
C’est-à-dire ?
J’ai souvent entendu des gens dire ‘Courbet reste chez Hanouna parce qu’il n’a pas le choix’. J’y suis resté quatre ans, je n’avais pas de contrat. Autrement dit, si je voulais partir le lundi et ne plus venir à l’animation de « C’est que de la télé » le mardi, il n’y avait aucun problème. Et la réciproque était vraie elle aussi. Nous avons fonctionné à la confiance. Et si j’y suis resté quatre ans, alors que je gagnais ma vie avec RTL à côté, c’est que cela ne devait pas trop mal se passer. Au cours de ma carrière, j’ai travaillé avec Jacques Martin (sur les émissions « Ainsi font, font, font » et « Dimanche Martin », ndlr). Je peux vous assurer que j’ai plus souffert avec lui qu’avec Cyril Hanouna. Ce sont des gens hyper créatifs, à la recherche de la perfection. Parfois, il peut y avoir un petit cri, mais ça passe aussi vite. Le lendemain, il va vous appeler pour vous demander ‘Ma petite caille, comment tu vas mon chéri ? Tu sais que je t’aime’. Voilà. Une fois que l’on a compris et décodé Cyril, la vie est belle.
Encore faut-il y arriver ? Beaucoup de gens souffrent de travailler avec des patrons aux humeurs changeantes…
J’avais de la bouteille. Honnêtement, j’étais tranquille parce que je me disais : ‘Si ça s’arrête, ce n’est pas grave’. Mais je serais un ingrat de ne pas dire que j’ai appris des choses à ses côtés. Je fais partie de la génération d’animateur des années 1990, qui était ultra formaté. Un « merde » ne passait pas à l’antenne, un « euh » était coupé au montage. C’était tellement lisse que vous auriez pu glisser, faire du ski dessus. Et là, tout d’un coup, un monde s’est ouvert à moi avec une nouvelle façon d’animer. Je ne vais pas vous mentir non plus, si je suis sur M6, c’est certainement un petit peu grâce à « C’est que de la télé ». Au moment où j’étais sur C8, j’avais croisé Nicolas de Tavernost qui m’avait dit « Dis-donc, j’ai vu tes chiffres, ça commence à devenir un peu inquiétant ton truc. Il faudrait que tu te rapproches du groupe, quand même. » Mais j’existais déjà avant, Nicolas. Et c’est comme cela que j’ai rejoint M6.
Ferez-vous une apparition sur le plateau de « Tout beau tout n9uf », la nouvelle émission de Cyril Hanouna sur W9 ?
Être autour de la table, c’est « no way ». Même si c’était une partie de ma vie que j’ai assumée, je n’ai plus envie d’être chroniqueur. Je pense en plus que maintenant, je serai très mauvais. Par contre, faire un coucou, présenter une émission pourquoi pas. Il faut avoir l’esprit groupe, il est là.
Source: www.ozap.com/
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